dimanche 15 juin 2014

Merci !

ce message pourrait également s'intituler M comme Merci aux personnes qui visitent ce blog notamment aux plus ou moins lointains généalogistes :

  • ukréniens, 
  • slovaques, 
  • américains,
  • suisses,
  • français,
  • etc....

N'hésitez pas à laisser vos commentaires sur les articles postés, ou simplement l'adresse de vos blogs, de vos arbres en ligne....

M comme Mariage, Où es-tu?

Trouver un acte de mariage permet de remonter aisément une génération et, parfois, d'entrouvrir une fenêtre sur la famille des époux, par la consultation des témoins consignés.
Encore faut-il trouver l'acte tant désiré !
Plusieurs articles ont été consacrés à ce sujet dans la Revue française de généalogie au cours de ces dernières années. Cela tombe bien, car me voici prêt à vous dévoiler un cas pratique.

Malgré le soleil de ces derniers jours, j'ai choisi de courir derrière l'un de mes arrières-arrière-arrières grands-pères plutôt que de griller sur une serviette en bord de plage. 

Sur l'acte de décès de l'un de ses enfants dénommé Jean ( ! ) sont indiqués les noms et prénoms de ses parents :
  • Jean (encore un !), qui sera le Sosa 40 de mon arbre généalogique, le fameux arrière-arrière-arrière grand-père et que j'appellerai Jean 40 dans la suite de cette chronique ;
  • Jeanne LAVIGNE (surprenant ce prénom !), son épouse alias Sosa 41.
La question du jour est simple, où et quand eurent lieu leurs épousailles? 

Première informations et préparation des lignes temporelles...

L'acte de décès de Jean (Sosa 20), passé de vie à trépas le 26 juillet 1904 à l'âge de 75 ans,  porte indication de son lieu de naissance (Saint-Lon-les-Mines) et sa domiciliation (Bélus). Nous apprenons également que Jean 40 et Jeanne, ses parents, sont décédés, ce qui n'est pas une grande surprise...

Me voici donc à tracer les lignes de vie  horizontales conjointes de Jean 40 et Jeanne. Celle de Jean est réalisée au-dessus de celle de Jeanne. 
Je marque dans le premier tiers une barre verticale munie d'un grand X pour leur mariage et j'indique par une petite flèche sur la ligne de vie de Jeanne le prénom de son fils Jean (Sosa 20). Sur l'acte de naissance ce dernier, le lieu de naissance de Jean 40 et de Jeanne LAVIGNE n'est pas mentionné ; seule l'indication de la domiciliation est faite. 

Comment le fils (Jean 20) peut aider à trouver le mariage du père (Jean 40)....

Jean 20 s'est marié 3 fois entre 1874 et 1883. Chaque acte de mariage va m'orienter dans mes recherches (ou pas).
  • Sur celui de 1874, avec Catherine LAFOURCADE, j'apprends que les parents sont présents (donc vivants) et que le mariage a lieu dans la commune de Saint-Lon-les-Mines, non loin de Bélus. Les parents sont également domiciliés à Saint-Lon-les-Mines
  • Sur celui de 1879 qui a lieu à Saint-Lon-les-Mines avec Catherine LARROUDE née à Siest, les parents toujours vivants sont désormais domiciliés à Bélus. 
  • Sur celui de 1883, avec Lésine Elisabeth DULUCQ née à Heugas, seul Jean 40, toujours domicilié à Bélus, est présent. Son épouse, Jeanne LAVIGNE y est décédée le 4 avril 1882, ce que j'indique sur sa ligne de vie.
2 options s'offrent à moi dans l'immédiat pour le mariage recherché : soit Jean 40 a épousé Jeanne à Bélus où cette dernière est décédée, soit ils se sont mariés à Saint-Lon-les-Mines.

Lorsque je regarde leurs lignes de vie,  le plus logique est la deuxième option, à savoir un mariage à Saint-Lon-les-Mines où leur fils, Jean 20, vit le jour en 1846 comme cela est indiqué sur les 3 actes de mariage.

Tables et registres...

Me voici donc à la registre du mariage de Jean 40 et de Jeanne LAVIGNE à  Saint-Lon-les-Mines... Pour ce faire, je commence par consulter les tables décennales en bornant le temps. Jean 20 étant né en 1846, l'acte recherché est supposé antérieur à cette date. La borne de fin de recherche est donc 1846. Par habitude, je prends comme borne de début de recherche 30 ans de moins soit 1816. 
Que me disent les tables de Saint-Lon-les-Mines sur un éventuel mariage de Jean LAPEYRE et de Jeanne LAVIGNE entre 1816 et 1846? 
  • Aucun LAPEYRE ne s'est marié entre 1813 et 1822
  • Un LAPEYRE a épousé une CABOS entre 1823 et 1832
  • Trois LAPEYRES se sont mariés entre 1833 et 1842, mais aucune LAVIGNE comme épouse. Ils sont donc hors jeu !
  • de même, pour les deux LAPEYRES mariés sur la période 1843-1852
Saint-Lon-les-Mines n'étant pas le lieu du mariage recherché, je me suis rabattu sur Bélus, sans plus de chance....

Une nouvelle piste....

Avant d'aller plus loin dans la recherche de son acte de mariage, j'ai décidé de chercher l'acte de décès de Jean 40. Présent au mariage de son fils en 1883, j'ai tout naturellement cherché sur la commune de domiciliation indiquée, à savoir Bélus. En quelques minutes, j'ai trouvé son décès le 20 janvier 1891 à l'âge de 75 ans. La commune de sa naissance est mentionnée, Bélus, ainsi que le nom de ses parents : Etienne (Sosa 80) et Claire CAZALON (Sosa 81).
Me voici donc ramené vers Bélus sachant qu'il ne s'y est pas marié ! A ce stade, je me dis que soit Jean 40 est resté domicilié à Bélus lors de son mariage dans une commune voisine, et dans ce cas les registres de publication des mariages feront mon bonheur, soit il a quitté Bélus pour s'établir dans une commune avant Saint-lon-Les-Mines...
Verdict : point de publication de mariage à Bélus, ce qui confirme l'absence de son mariage dans les tables décennales de cette commune... Jean 40 a probablement quitté Bélus pour s'établir dans une commune voisine pour y travailler..

Les anciens et les modernes...

Il ne me reste qu'à appliquer la technique de la battue et procéder par cercle concentrique autour de Bélus pour espérer trouver ce mariage ou bien éplucher les bases disponibles sur Internet....

Si je choisis la voie de la battue je déterminerai les communes de proche en proche grâce au site locom.org... à suivre.....



jeudi 12 juin 2014

J...comme Jean

En généalogie, Il y a des instants où le calme s'impose ! Et l'on ne peut pas dire que les us ancestrales nous y aident toujours.

Depuis quelques jours je travaille sur la famille PEYRES, originaire du secteur de Bélus dans les Landes. L'air de rien, la consultation des registres m'a vite envoyé dans le monde de Marie...Je n'évoque pas ici la figure religieuse mais simplement l'utilisation récurrente de ce prénom. 

Bernard PEYRES et Marie SANGUINET dont les épousailles furent célébrées le 06 février 1832 gratifièrent le monde de 8 enfants dont un seul garçon. Et sur les 7 filles qui virent le jour, pas moins de 5 Marie pour juste 2 Jeanne ! Imaginez le bonheur pour savoir laquelle épousa mon trisaïeul. 
De là à dire que Marie me conduit au calvaire...ah, la généalogie, je vous jure !

Au top ten des prénom qui reviennent fréquemment dans mon histoire familiale (et probablement dans la vôtre), se trouve le fameux Jean. Rien d'étonnant quand on sait que jusque dans les années 50 ce prénom, aux sources religieuses, resta l'un des plus fréquemment donnés aux garçons.

L'amusement se poursuit lorsqu'il convient d'enregistrer tout ce petit monde en ligne. 

Pas un jour sans le fameux message m'indiquant que le dénommé est peut-être déjà dans ma base... Point d'effet implexique mais bel et bien la trace du poids de la religion dans la vie passée, loin des brendon, et des brada d'il y a quelques années ou des Lucas et Jade de 2014.

I comme Illustration

Vous êtes au-delà des 254 premiers ancêtres? vous avez dépassé ce stade depuis des années et votre logiciel pèse des milliers d'âmes?

Peu importe, il est temps de ralentir le rythme et de penser à illustrer votre généalogie ! On ne va pas se mentir, les enfilades de noms et de prénoms peuvent sembler relativement stériles voire dénuées de sens, pour celles et ceux qui vous entourent et ne partagent pas la même passion que vous de l'histoire familiale.

La question est donc d'imaginer ce qui rendra votre généalogie attrayante au point d'éveiller l'intérêt des autres et pourquoi pas, de susciter des passions...

Avant d'imaginer la bande-dessinée de vos rêves comme celle proposée dans la Revue française de généalogie de ce mois-ci, vous avez probablement enrichi votre fond documentaire de bien des trésors dont vous êtes le seul à en connaître la diversité.

La première image qui vient à l'esprit est celle des actes de l'Etat civil et des émouvantes traces laissées par vos ancêtres, à savoir les signatures. Pour ma part, je n'ai pas la chance d'avoir bénéficié de liens familiaux forts, durables. Les séismes de l'existence ont détruit beaucoup de ces liens et je n'ai plus accès aussi facilement aux archives premières que l'on explore habituellement : les documents familiaux. Les seuls que je possède datent de mes débuts alors que j'étais encore enfant, éloigné des turpitudes familiales. Peut-être que la généalogie serait l'occasion de cautériser un peu tout cela en renouant les liens, mais le passif est lourd et je n'ose même plus y penser. 

De votre côté, vous posséder le plus souvent ce ferment magique : photos de famille, courriers divers, carnets personnels, livrets militaires, diplômes ..... Toute la matière imaginable pour associer des visages aux noms de ces femmes et de ces hommes qui nourrissent votre désir de recherche. Quel bonheur ! Et puis, si ce n'est le cas, la description faite dans les documents administratifs vous permettra peut-être d'établir un portrait physique imaginé mais proche de la réalité (Je pense ici notamment aux documents militaires).

Vous m'avez compris, je milite pour la constitution de son propre fond archivistique, car, ne l'oubliez pas, bien souvent vous êtes les gardiens de cette histoire ! Illustrer sa généalogie revient à enrichir ce qui fera l'émerveillement de votre famille lorsque tel ou tel voudra se pencher sur sa propre vie. 

L'utilisation que vous en ferez (blog, journal de famille, site internet, cadres etc...) contribuera à donner envie à vos cousin(e)s de partager à leur tour ce qu'ils croyaient ne pas avoir de valeur : la mémoire du temps.

mercredi 11 juin 2014

H...comme Habitat




Pour le département de Landes, et tout particulièrement la Haute Lande il y eut un avant et un après Napoléon III.
Le Second Empire changea  le destin de ce coin de France.

Le paludisme endémique

En ces terres hostiles, les bergers et les rares habitants ont longtemps souffert de la présence de zones marécageuses pourvoyeuses de maladies dont le paludisme qui perdura au XIXe ième siècle. A ces "fièvres intermittentes" courantes, traitées au sulfate de quinine, s'ajoutait le peu de richesse de la population. Autant dire que la région était rude à vivre !
La superstition avait également pris date pour lutter contre ce mal; un landais devenu pharmacien, Pierre-Oscar REVEIL raconte ainsi l'utilisation qui était faite des ours. Des montreurs d'ours se déplaçaient en effet de village en village. Originaires d'Ariège notamment du village d'Ercé, ils faisaient monter les fiévreux sur le dos de l'animal pour quelques centimes. Neuf pas plus tard, la fièvre disparaissait...Ce commerce aussi surprenant soit il avait ses convaincus ! 

La fixation des dunes et l'assèchement 

Nicolas BREMONTIER, ingénieur des Ponts et Chaussées, fut chargé par le pouvoir d’œuvrer à la fixation des dunes (ce travail dura de 1787 à 1864).
Par ailleurs, en 1857, une loi fixa le cadre d'un "assainissement et de la mis en culture des Landes de Gascogne"

Ainsi, par l'élévation de cordons dunaires à l'aide de madriers, et la plantation du gourbet, au généreux système racinaire, BREMONTIER et ses successeurs parvinrent à fixer le sable. 
Ils s'employèrent à développer le pin maritime par l'ensemencement en association avec des genêts et des ajoncs. 

Plus de 200 ans après, un véritable écosystème artificiel perdure et a permis le développement d'une filière bois dont l'histoire fut enrichit de métiers aujourd'hui disparus, comme celui de résinier. 

Mes ancêtres ont vécu ces bouleversements et il est probable que l'attachement des Landais à leur région est le fruit de cette libération géographique !




samedi 7 juin 2014

G...comme Gestion des recherches

G comme gestion des recherches


 J'ai deux gros défauts :
D'une part, je suis assez "foutoir" et, d'autre part, j'ai du mal à aller au bout des choses ! (et je pense ne pas être le seul dans ce cas). 
Cet aveu n'a pas vocation à un quelqu'un pardon, mais il marque une certaine lucidité personnelle nécessaire et permet de planter le décor....
Se lancer en généalogie signifie être amené à parcourir de multiples registres pour établir les liens familiaux, ascendants ou descendants. Autant vous dire que cela s'accommode mal avec mes deux gros défauts. Cela oblige donc à tenter de les encadrer au mieux pour ne pas les laisser vous suspendre aux branches sans filet. Pour y parvenir, je consulte souvent avec bonheur les blogs des un(e)s et des autres et m'approprie les méthodes qui pourraient me convenir, pour, au final, dépasser ma désorganisation chronique; ou du moins essayer... 
Voici en quelques lignes comment je gère mes recherches généalogiques....

Un plan de classement

Pour ne pas être englouti par l'abysse qui s'ouvre devant toute personne débutant sa généalogie, j'ai opté pour l'établissement d'un plan de classement.
Les articles et autres documentations techniques me sont ainsi plus facilement accessibles.

Le répertoire informatique principal contenant les dits documents se nomme tout simplement "documentation généalogique". Il comporte différents sous-répertoires thématiques. Chacun d'eux est nommé à l'aide d'un numéro et d'un intitulé bref et compréhensible:

Exemples (liste non complète) :
1- inventaires des archives départementales
2- histoire des Landes (documentation générale, ouvrages enregistrés depuis Gallica)
3 - modèles documents (arbres vierges, fiches individuelles)
4- Registres par commune (classement par commune et par registre des images téléchargées depuis les sites des archives exploitées)
5- Exploitation du cadastre (articles numérisés à partir de différentes revues)
6- Enfance abandonnée (documentation générale)
7- Publications des cercles 
8- Dépouillements (état de mes dépouillements en cours + sauvegardes des exports Nimègue)

Chaque document enregistré dans ces différents répertoires est listé dans un fichier Excel global. 
J'y indique les éléments qui lui sont propre : intitulé, source du document, nature.

Au final j'obtiens une sorte de geneaWiki personnel, adapté à mes besoins, simple d'utilisation. Les répertoires sont numérotés pour en faciliter le tri. 

L'idée générale est de pouvoir accéder directement à ce que l'on cherche sans multiplier les sous répertoires et sans avoir à installer un logiciel particulier de gestion documentaire. 

Cela n'est certainement pas une pratique des plus professionnelles mais elle est efficace dans le sens où elle m'est adaptée. La gestion de mes recherches repose sur un autre pilier, immatériel...

L'alternance


Ayant tendance à plier mes cahiers assez rapidement, même lorsque je prends plaisir à chercher, j'ai opté pour la technique de l'alternance. 

kezako? c'est très simple. 

Une fois installé pour une après-midi derrière l'écran, je segmente le temps entre différentes facettes de la généalogie : 

  • Une heure est consacrée à un dépouillement pour alimenter une base partagée sur le net, 
  • une heure de recherches documentaires s'intercale avec du temps consacré aux recherches etc.... 

D'une part cela dynamise la pratique mais cela permet aussi de se fixer de petits objectifs réalisables qui au fil du temps donnent de beaux résultats.

Exemple : Indexer un registre. Cela est stérile sur le moment mais utile par la suite!

L'alternance des activités a été pour moi une révélation. Je me souviens des heures passées à chercher sans objectif précis pour au final ralentir jusqu'à m'arrêter.. 
 
La ligne du temps


Pour progresser dans l'établissement des filiations j'utilise la ligne de vie. Une feuille, un stylo, je trace un axe matérialisant la vie de l'ancêtre sur lequel je travaille et je débute toujours par la recherche de son mariage et/ou de son décès. 

Pour m'aider je consulte les bases en ligne (Généanet, sites collaboratifs et associatifs etc...). Une fois les actes trouvés, je les enregistre dans un répertoire informatique portant comme intitulé le numéro Sosa de mon aïeul. (Chaque acte collecté y est rangé au fur et à mesure). 

Quand le mariage est trouvé en premier, j'épluche les registres des naissances sur un créneau assez large à partir de la date du mariage pour lister la descendance du couple. Je travaille sur la commune du mariage et sur les communes voisines (technique à l'ancienne!).
Bien sûr, le risque est de passer à côté de certains enfants mais en croisant les données trouvées et les informations exploitées à partir du Net, on a de grandes chances de cerner les familles la grande majorité du temps. Il faudra croiser avec d'autres sources type recensement pour s'assurer de n'avoir oublié personne !

En un troisième temps j'alimente mon arbre Généanet avec les données collectées. Je ne termine jamais une session de recherche avec des éléments à enregistrer. L'expérience m'a montré que j'oubliais assez souvent par la suite ! 
Pour ce qui est de la version papier de ce travail , vous en trouverez un exemple dans la partie blog de ce site.

Cet aperçu sur la gestion de mes recherches n'est qu'un survol, mais d’autres occasions se présenteront pour échanger sur nos méthodes....

vendredi 6 juin 2014

F...comme Foires et marchés


Les foires et les marchés ont rythmé la vie des villages et marquent encore aujourd’hui un moment important, celui des rencontresentres amis, du petit verre de blanc au comptoir, du jour où le producteur vient proposer le fruit de son labeur. Au-delà de ces instants de vie, les foires et les marchés sont aussi des moments privilégiés que nos familles passées portent en elles par les mariages qui ont pu naître de ces regards échangés, de ces rencontres renouvelées.Bien connaître le calendrier des foires et marchés locaux ainsi que les axes reliant les villages où s’établissaient nos aïeux peut certainement aider à débloquer les recherches dont on espère plus grand chose. En effet, tel ancien a pu croiser la route de sa belle dans un village à 20 ou 30 kilomètres de chez lui et finir par s’y installer ! Et voici que l’acte de mariage trouvé nous offre une génération de plus …Le plus délicat consiste alors à dépasser le travail habituel du généalogiste qui décortique, retranscrit des actes pour mieux établir les liens familiaux pour s’orienter vers une véritable enquête historique. Se faisant, la plongée dans ce monde perdu nous oblige à s’y projeter pour mieux en cerner les possibles.Le fil ne fait que commencer à se dérouler...

jeudi 5 juin 2014

E...comme économie et humanité

Economie et Humanité en 1841 dans les Landes


Les hasards généalogiques ont marqué mes ancêtres du sceau de l’enfance abandonnée. Comme peut-être beaucoup parmi vous, mes ascendances directes, tant maternelles que paternelles, trouvent pour origine un père et une mère inconnue quelque part au XIXième siècle...
A cette époque, dans les Landes, la question de l’abandon a taraudé les élus soucieux de la moindre dépense et désireux de « concilier l’économie et l’humanisme ».

Les abandons ne cessant d’augmenter, il fut décidé de la fermeture du tour de l’hospice de Dax en 1833 puis de celui de Saint Sever en 1835. Comme les effets escomptés ne suffisaient pas, une tête pensante eut l’idée d’œuvrer à éloigner les enfants abandonnés de leurs mères en les déplaçant d’un arrondissement à l’autre. Une voiture fut même financée pour que la distance soit plus importante ! La connaissance du lieu de nourrice étant relativement accessible par les mères, ces dernières optaient pour l’abandon en sachant qu’elles pourraient revoir leur enfant.
Savant équilibre dans l’horreur des situations de vie…
Déplacés aussitôt après leur exposition, la mortalité de ces petits malheureux bondit tout naturellement… Par « humanité », il fut alors décidé de déplacer les enfants à partir de 18 mois à 2 ans. Mais, la question de la dépense ne cessa pas et l’on anticipa une hausse des frais à la charge du département car « les enfants exposés ont de moindre chances de mort et périraient en moins grand nombre » (Extrait des délibérations du Conseil Général des Landes, 1841).
Un établissement d’accueil (maison d’asile rurale) fut proposé à Saint-Vincent-de-Paul, pour que ces enfants de la malchance y soient recueillis et y grandissent…sans oublier que leur travail viendrait compenser les frais inhérents à leur entretien et à leur apprentissage… Grande preuve d’humanisme s’il en est ! (sic) mais commandée par l’application des directives ministérielles sur l’établissement de colonies agricoles pour les enfants trouvés et les indigents.

Cette proposition ne fut pas rejetée sur le principe...

mercredi 4 juin 2014

D...comme Doute...


Depuis peu j'ai décidé de recenser les actes en ma possession pour les ascendants portant le même patronyme que le mien, à savoir ADRILLON.

A cette occasion je me suis replongé sur l'origine et l'histoire de cette filiation. L'origine de ce nom, à en croire ce que j'ai pu lire est germanique et signifierait "force, caractère et volonté"... J'avais rencontré cette explication dans un dictionnaire des noms de famille vendu en grande surface, sans avoir creusé plus loin.

Autant vous le dire, j'ai toujours douté de la réalité de cette origine. La raison? La légende familiale bien évidemment...
Ma grand-mère m'avait expliqué que le premier ADRILLON portait le prénom de Tymothée (VRAI mais il s'appelait ANDRILLON). Abandonné à sa naissance, il aurait été déposé dans un berceau de bois avec un mot :"cet enfant s'appellera Tymothée ADRILLON" et sera tailleur d'habits", le tout, avec une petite somme pour financer ses premiers pas dans l'existence des solitudes. Ce berceau a longtemps été conservé, puis détruit (Bonjour le sens des symboles). Difficile donc de déterminer la part de vérité dans ce récit. Quoiqu'il en soit, l'une de ses descendantes finira au couvent pour expier la faute. Car si doute il y a sur les détails de cette histoire, l'un d'eux m'a toujours intrigué : Tymothée serait le fruit d'un adultère, entre un palefrenier et sa riche compagne mariée d'alors. Romance ou histoire vraie, allez donc savoir. Dans le doute (sic) j'opte pour la romance pour son côté Lady Chatterley.

Revenons à l'origine de ce nom... Que viennent faire les germains dans tout cela, probablement pas grand chose, à moins d'y avoir puisé une lointaine inspiration. A ce stade de mes recherches, Aucun de mes ancêtres ne vient de coin-ci de l'Europe.

Ma théorie, qui n'engage que moi, est que le nom d'ADRILLON est à relier à un élément de maroquinerie. Il s'agit de la partie mobile de la boucle qui vient se ficher dans les trous d'une ceinture pour serrer la taille de son propriétaire.
En effet, si le fameux berceau était vraiment accompagné d'un petit mot précisant la profession à exercer, j'imagine que la personne à l'origine de ce destin de tailleurs d'habits s'intéressait aussi aux accessoires vestimentaires et y avait trouvé l'idée....Mais, j'ai comme un doute !

mardi 3 juin 2014

C...comme Collaboratif

Il y a des mots dont on use les lettres jusqu’au dernier pigment d'encre. Celui de « collaboratif » pourrait en être, tant son utilisation alimente le moindre projet mettant en scène au moins deux être humaines ! Vous me direz, que « participatif » n’est pas mal non plus dans le genre galvaudage !Si j’en crois mon Petit Larousse, ce terme n’existe pas, tout au plus la collaboration s’y définit comme l’action de collaborer avec une personne, à quelque chose…dans le sens d’agir pour une œuvre commune.
La généalogie n’est-elle pas exactement cela : une œuvre commune ou davantage, une œuvre collaborative ?Sans le savoir, tout généalogiste qui publie son arbre en ligne révèle au monde qui en profite le bon côté de sa personne, parce qu’il partage des données informatives.L’histoire des pratiques généalogiques collaboratives est longue. Feuilletez quelques anciens numéros de revues généalogiques et vous verrez que même à l’époque du Minitel, ce Jurassique de l’informatique, les aficionados de France et de Navarre prenaient un malin plaisir à afficher, région par région, la récurrence de leur patronyme favori ! Les cercles et autres associations dédiées fleurissaient de ville en ville, dans les entreprises pour réunir les uns et les autres autour de la généalogie. Aujourd’hui encore on dépouille en groupe, on diffuse des relevés, on recense des actes notariés…autant d’abrasif d’épines généalogiques en puissance !Les technologies évoluent mais l’esprit reste : ensemble vaut mieux que tout seul ! Quel sens aurait ce loisir si nous restions derrière nos écrans à bloquer sur ce fichu mariage perdu dans les abysses du net.Diffuser sa généalogie sur Internet constitue le premier pas. Etre collaboratif peut aller bien plus loin, et j’encourage chacun de nous (ce qui signifie moi y compris) à passer ce cap pour s’investir dans les projets qui existent. Alimenter un dépouillement collaboratif comme celui réalisé par le charnégroupe, ce n’est rien d’autre que faire œuvre d’un peu d’utilité tout en prenant le risque de croiser des gens sympathiques…Il y a pire !Imaginez la richesse à laquelle nous pourrions accéder si chacun de nous offrait ne serait-ce qu’une petite heure par semaine à un projet généalogique collaboratif ; alors, oui, je nous y exhorte ! Bousculons nos habitudes et engageons-nous dans un tel projet. Poussons les portes des associations, des groupes de recherche, des cercles de passionnés pour voir quelle pierre nous pourrions apporter au lieu de se contenter d’y puiser ce dont nous avons besoin….Oui, Ensemble vaut mieux que tout seul !

lundi 2 juin 2014

B...comme Barrascot


Autre temps...


Mes ancêtres vivaient sur le territoire landais, vaste zone plus ou moins marécageuse au XIXième siècle,  avant que le pouvoir central du second Empire en bouleverse le destin. La loi d'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne (loi du 19 juin 1187), fut ainsi l'occasion de développer la plantation du Pin maritime, et parallèlement de permettre le grand assèchement des lieux.
Outre un recul du paludisme, la vie locale et sociale s'en trouva bien changée !

Un métier, résinier

Un métier profita de ce changement : celui de résinier. Bon nombre de mes aïeux l’exerçaient. Dans un ouvrage de 1865 « les primes d'honneur et les médailles de spécialités décernées dans les concours régionaux » les résiniers ou rousineys sont décrits comme des « homme spéciaux, qui sont patients, sobres, fins et rusés ». Plutôt comique comme définition générale !

Ils œuvraient au contact de l'arbre, perchés sur leur pitey, sorte d'échelle. Leur travail consistait notamment à entailler les pins à l'aide d'une petite hache (habchot) pour récolter la résine (gemme).
Perdus dans le souffle du vent, Ils avaient pour habitude d'accompagner le bruit des coups de hache par des chants traditionnels, aujourd'hui oubliés des mémoires de leurs descendants dont je suis.

Le gemmage effectué sur des arbres de 20 à 25 ans, débutaient en mars/avril, et l'activité se prolongeait parfois jusqu'à début octobre.

Avant d'entailler l'arbre pour la première fois pour former les quarres, le résinier écorçait l'arbre du pied du pin jusqu'à 65 centimètres au-dessus du sol.
Les entailles n'entamaient pas le cœur de l'arbre mais se pratiquaient dans l'aubier, formant des cannelures. Par la suite, un rafraîchissement de la quarre était nécessaire une fois par semaine.
Au fil des années, les incisions maintes et maintes fois renouvelées, s'élevaient avec la croissance de l'arbre que le gemmage ralentissait.

Le résinier adaptaient alors son outils, utilisant la barasquite ou barrascot pour les entailles élevées, ou la pousse pour les plus hautes. On appelait également barrascot la dernier récolte de résine sèche le long de l'entaille, en fin de saison.

Avec l'industrialisation et la pétrochimie, ce monde a disparu...